UMR - Gouvernance, Risque, Environnement, Développement

Présentation

Contexte

Face à une globalisation des échanges et un désengagement de plus en plus important des gouvernements, les acteurs « territorialisés » sont de plus en plus confrontés au besoin de gérer leur dynamique individuelle et/ou collective, entre contraintes de ressources et compétition internationale. De nouveaux besoins en termes d’outils et de méthodologies d’aide à la décision apparaissent ainsi à différentes échelles, particulièrement au niveau local. Après une réflexion méthodologique sur la caractérisation d’un « Territoire »  et sur l’intérêt d’utiliser les concepts de la modélisation et des représentations spatiales, une démarche opérationnelle pourra être étudiée et proposée en prenant en compte les travaux de recherche déjà effectués.

Problématique

Comment les outils et méthodes d’aujourd’hui nous aident à comprendre et à faire comprendre le monde (ou l’une de ses parties) dans lequel nous vivons ?

L’information géographique est de plus en plus abondante, de plus en plus accessible et les outils et méthodes sont de plus en plus nombreux et performants : cartographie (DAO Dessin Assisté par Ordinateur, CAO Cartographie Assistée par Ordinateur, Webmapping, GéoCrowdsourcing, Géoweb, cartographies collaborative et contributive, etc.), globes virtuels, SIG Système d’Information Géographique, traitement de photos aériennes, d’images satellitaires, techniques d’enquêtes, méthodes de diagnostic, de prospective territoriale, de planification spatiale, modélisations, simulations, etc.

Dans le même temps, les données sources permettant d'alimenter ces systèmes d'informations géographiques se sont largement diversifiées ces dernières années (producteurs institutionnels et commerciaux, portails de mise à disposition de données métiers, crowdsourcing…) permettant ainsi de modéliser et représenter un même territoire à des échelles, des points de vue et des niveaux d'abstraction variables.

Comment le chercheur utilise-t-il ces données, outils et méthodes ? Et comment le chercheur s’y retrouve-t-il dans cette « panoplie » à disposition, qui ne cesse de plus d’évoluer rapidement ?

Grâce aux moyens informatiques et de repérage sur le terrain qui ont démocratisé son utilisation, l’information spatialisée est de plus en plus utilisée hors de la sphère académique (acteurs politiques ou d’ONG, gestionnaires de territoires, etc.) comme outil pour la prise de décision, stratégique, ou tactique pour le contrôle du territoire et son aménagement.  Elle est de ce fait soumise à des tensions et une instrumentalisation croissante : on demande à la carte non seulement de traduire des découvertes ou des connaissances, de préparer et faciliter la décision mais aussi de communiquer, d’entériner les représentations d’un acteur dominant, de faciliter l’adhésion à un projet préétabli. L'outil pour la prise de décision stratégique ou tactique peut donc être aussi outil de légitimation de politiques. La carte devient alors un révélateur, en fonction de ceux qui l'ont produite, d'autres enjeux que ceux que la carte vient  éclairer.

Objectifs

Dans cet axe transversal, nous souhaitons utiliser, voire mettre au point, des méthodes et développer des outils afin d’apporter une aide à la décision, d’anticiper l’évolution d’un territoire en tenant compte des impacts anthropiques et environnementaux dans un contexte à plusieurs échelles. Nous voulons aussi mieux comprendre comment les cartes sont produites, et ce qu’elles révèlent, à travers les centres d’intérêts qu’elles stigmatisent ou les biais qu’elles recèlent, des représentations, enjeux idéologiques, économiques ou politiques d’une époque.

Les questions relatives à l'hétérogénéité et la qualité des données sources, à leur structuration et leur modélisation en fonction des phénomènes et des territoires étudiés seront également appréhendées.

Aujourd’hui, avec la multiplication des capteurs, le développement d’internet et des serveurs de données spatialisées, le volume des données accessibles et/ou à traiter augmente de manière exponentielle. L’organisation des données géographiques devient des lors un enjeu important (gérer, mutualiser et partager les données).

Thématiques et actions en cours

Cet axe transversal s’inscrit dans la continuité de l’animation transversale proposée de 2012 à 2014 dans l’UMR GRED. Certaines actions ont déjà été engagées avec les 3 autres axes de l’UMR, notamment en synergie sur des thématiques multiples :

• "Cartographies de la biodiversité tropicale" et "Utilisation de la modélisation (mathématique et informatique) et de la télédétection pour traiter des questions environnementales (Madagascar, Océan Indien)" (axe 1) ;
• Projet dynamiques foncières à El Maader (Algérie) afin de cartographier et quantifier la dynamique agricole au sein du périmètre irrigué (axe 2) ;
• Projet ANR MapMuxing (Multi-dimentionnal map multiplexing) en partenariat avec l'IGN-COGIT et l'INRIA - l'objectif principal porte sur l’amélioration des outils de géovisualisation existants, en facilitant les transitions entre échelles et styles de représentation.

Mais, au sein de cet axe, des actions lui sont davantage propres, dessinant ainsi une action majeure sur les terrains du Mali et d’Afrique de l’Ouest orientée sur les thématiques irrigation/foncier, mais sans que cela soit limitatif – d’autres travaux de recherches sur d’autres espaces géographiques pourraient être investis afin d’établir des comparaisons (Maghreb, Mexique et Amérique centrale, Madagascar et Océan indien). Certaines actions sont déjà engagées, principalement au Mali:

D’autres thématiques sont plus ciblées « outils » :

• Pour l’UMR GRED, développement d'outils et d'interfaces pour gérer la « future » base de données spatialisées/ Mise en place d'un serveur sur un Virtual Host IRD accueillant ;
• Projet en synergie avec l’Institut Agronomique Méditerranéen à Montpellier, notamment, sur la construction d’un système d’information collaboratif  basé sur les principes de "l’Intelligence Territoriale".

La valeur ajoutée réside d’une part dans les collaborations et partenariats concernant l’enseignement et la recherche que nous comptons développer mais aussi dans la synergie d’un tel projet qui devrait toucher d’autres partenaires en France, au Maghreb et en Afrique de l’Ouest, particulièrement.

Membres de l'axe 4

Doctorants