UMR - Gouvernance, Risque, Environnement, Développement

Informations générales

Zone(s) géographique(s) de compétence

Vanuatu, Fidji, Nouvelle-Calédonie

Titre de la thèse

La planification spatiale marine dans le Pacifique : les pêcheries face à une territorialisation de la gouvernance océanique

Directeur de thèse

Estienne Rodary

Co-Directeur : Marion Glaser        

Résumé

La thèse ambitionne, à partir d’une étude empirique dans le Pacifique Sud (Vanuatu, Fidji, Nouvelle-Calédonie) et en mobilisant les cadres théoriques des humanités environnementales et des STS, d'analyser le "tournant spatial" qui caractérise actuellement les stratégies de gouvernance océanique, marquées par la montée d'outils de gestion axés sur un contrôle de l'espace marin (aires marines protégées, planification spatiale, etc.). L'objectif est donc de questionner la façon dont l'espace océanique est reconceptualisé et construit à travers ces processus de territorialisation, et comment cela participe à reconfigurer le secteur des pêcheries.

Ces processus impliquent la construction d'un territoire océanique, envisagé comme une technologie de gouvernement pour gérer à la fois les humains et les non-humains qui peuplent ce milieu. Cependant, le milieu marin présente des spécificités (biophysiques, juridiques, socio-culturelles) qui viennent contraindre son organisation spatiale. En particulier, les fonds marins (car invisibles et difficiles d'accès) et les espèces migratrices de haute-mer (difficiles à localiser et ne respectant pas les frontières mises en place par les humains) soulèvent des enjeux propres au milieu océanique.

Un aspect du travail de thèse portera sur la façon dont sont produits des savoirs spatialisés permettant de rendre l’espace marin compréhensible et donc gouvernable, notamment vis-à-vis de ses ressources halieutiques. La production de tels savoirs s’appuie sur des dispositifs sociotechniques mobilisant des communautés épistémiques spécifiques et des infrastructures de connaissance qui viennent permettre mais aussi contraindre l’émergence de certains savoirs sur l’océan et ses ressources. La thèse s’intéressera en particulier à la façon dont les acteurs des pêcheries s’organisent autour de cette injonction à produire des connaissances spatialisées, ainsi qu’à la façon dont ces mêmes savoirs peuvent servir des objectifs parfois antagonistes (par exemple, la localisation des espèces marines peut appuyer des stratégies de conservation ou d’exploitation).

Dans un deuxième temps, la thèse observera la façon dont ces savoirs circulent entre diverses communautés et au sein de différentes arènes pour venir informer et sous-tendre des politiques de gestion spatiale de l’océan. La façon dont les frontières marines sont négociées, définies, instaurées, contrôlées et éventuellement contestées seront ainsi étudiées, en incorporant dans cette analyse aussi bien les acteurs humains que non-humains.

Enfin, la thèse interrogera la manière dont ces frontières viennent transformer les pratiques et comportements des pêcheries (incluant aussi bien les acteurs humains que les espèces halieutiques) : face à la prolifération des activités maritimes et le « rétrécissement Â» de l’espace, les pêcheries peuvent anticiper la planification spatiale en privilégiant des activités moins mobiles (comme la mariculture ou le recours à des dispositifs de concentration de poisson) ; tandis que les espèces marines peuvent elles aussi adapter leurs déplacements en conséquence.

Mots-clés

Planification spatiale marine, pêcheries, Pacifique Sud, territorialisation

Communications à colloques

Kon Kam King, J. (2018). La « climatisation Â» du sol : de la carte pédologique à la carte numérique des sols. Communication présentée aux Mardis du GRED, Montpellier.

Publications