UMR - Gouvernance, Risque, Environnement, Développement

Informations générales

Domaine de compétence

Agriculture tropicale, systèmes de production, relations homme/nature, développement durable

Mots-clés de la recherche

Agriculture tropicale, systèmes de production, systèmes d’activité, pratiques paysannes, développement durable, services environnementaux, adaptation, changement climatique, gestion communautaire, ressources naturelles, conservation, agrodiversité

Zone(s) géographique(s) de compétence

Afrique de l’Ouest, Océan Indien

Programmes et actions de recherche en cours

• Generia (Agricora) - Gestion des nouveaux risques et opportunités des terres inondables pour l’agriculture ouest-africaine

• Rhyvière II - Réseaux hydroélectriques villageois, énergie et respect de l'environnement)

• Services environnementaux et usage de l’espace rural ( SERENA)

• Adaptation aux changements globaux (menaces sur la biodiversité, pression démographique, changement climatique, mondialisation, normes internationales)

Collaborations scientifiques

• C3EDM, Université d’Antananarivo, Madagascar
• UMR G-eau, CIRAD

Domaines d'intérêt

Dynamiques rurales de la zone intertropicale et logiques qui sous-tendent les pratiques paysannes sur les « objets d’environnement » valorisés par les politiques agricoles et environnementales.

Questions de recherche actuelle

Mes recherches s’attachent à comprendre la dynamique des systèmes d’activités en zone rurale (SAR) en relation avec l’environnement, aux Suds.

La première thématique concerne le rapport des SAR à leur propre environnement local. L‘analyse vise d’abord les modes d’adaptation fondamentaux à des contraintes environnementales pesantes et évolutives. Cette compréhension du principe et des limites de ces adaptations locales fut le leitmotiv de mes différents terrains, du Sahel burkinabe confronté aux sécheresses aux zones perhumides de Madagascar sujettes aux cyclones en passant par les savanes cotonnières sujettes à la saturation foncière. L’intérêt est porté en outre aux changements tant stratégiques que techniques, à leurs causes et à leurs conditions d’apparition. Le référentiel des populations paysannes, alimenté par les savoirs locaux et savoirs-faire issus de l’expérience, s’enrichit peu à peu d’adaptations, d’innovations, d’emprunts ou transferts notamment dus à la « pression créatrice », aux politiques agricoles, à la recherche ou à de nouvelles opportunités  que je tente d’évaluer en termes de productivités, degré d’adoption et impact environnemental.

La seconde thématique concerne le rapport des SAR aux politiques et aux processus distants. Dans la logique croissante des UR successives « transitions agraire et dynamiques écologiques », « innovations socio-environnementales et gouvernance des ressources » enfin « gouvernance, risque, environnement, développement », les modes de gouvernance de l’environnement sont peu à peu devenus les objets d’étude prioritaires, dans leurs concepts clé, leur genèse, la compréhension de leur mise en œuvre, et leurs effets. L’étude porte alors sur les politiques internationales du développement durable et dispositifs locaux liés, mais aussi à des processus liés à la mondialisation des échanges (tourisme, bio-énergies, agri-business). L’analyse se poursuit jusqu’aux changements dans les SAR et je m’intéresse particulièrement à la manière dont les normes introduites se confrontent ou se combinent aux normes locales.

En prolongement de ces thèmes d’analyse, une réflexion prospective vise la dynamique environnementale actuelle et à venir et les solutions envisageables aux problèmes identifiés par l’analyse. Il s’agit ici d’apporter des outils utiles aux débats sur la gestion agri-environnementale.

Démarches

Le principe de la démarche est l’interdisciplinarité dans un cadre systémique et multiscalaire : plusieurs disciplines (agronomes, écologues, socio-économistes, géographes, modélisateurs) abordent conjointement une même problématique dans le cadre d’un même programme de recherche, en adoptant un cadre d’analyse concerté attaché à la compréhension des interfaces et des dynamiques.

Terrains

Les zones tropicales où persistent la forêt, et les lisières de ces espaces, se trouvent particulièrement concernées par de telles dynamiques de contraintes environnementales (population, changement climatique, actions environnementales contraignantes) et d’opportunités (nouvelles filières, PSE). C’est le cas, particulièrement exemplaire, de Madagascar, qui me sert de terrain d’étude privilégié depuis 2003, après l’Afrique de l’Ouest, où je maintiens une activité de veille (programme BFP Niger en 2008-2009, Atelier du PPR SREC en 2010).

Activités en cours

Dans le programme actuel ANR-SERENA, comparant trois pays : France, Costa Rica, et Madagascar, l’objet porte moins sur les systèmes d’activité locaux que sur les politiques environnementales concernant l’espace rural et leurs dispositifs de mise en œuvre, et associe économistes, socio-anthropologues et agronomes. La notion de « services environnementaux » est un concept d’application récent visant à faciliter l’inscription des politiques publiques concernant le milieu rural dans le champ du « développement durable ». Il est conçu par ses promoteurs pour faciliter la prise en compte conjointe des fonctions productives des écosystèmes (naturels ou transformés) à travers l’agriculture ou la foresterie, et d’une série d’autres fonctions : régulation (climat, érosion, maintien de biodiversité…) et sociétales (patrimoniales, récréatives, symboliques, identitaires…). Entériné par la communauté internationale dans le cadre onusien (Millennium Ecosystem Assessment, 2005, FAO 2007), ce concept est de plus en plus approprié par les différents acteurs et constitue le concept clé de nouveaux dispositifs de soutien. Le programme de recherche SERENA traite depuis début 2009 des enjeux liés à l’intégration de cette notion dans les politiques rurales de Madagascar et en accompagne les tentatives d’application.

Les thèmes de recherche abordés sont la genèse de la notion de « services environnementaux » et sa montée en puissance dans les politiques publiques nationales visant l’espace rural au sens large et la genèse et la gouvernance de dispositifs d’action publique ou d’action collective intégrant, plus ou moins explicitement la notion de services environnementaux (PSE, parcs, labels). Une thématique particulièrement abordée et le rôle des savoirs (scientifiques, locaux) dans les dispositifs à base SE et plus généralement dans les mesures agri-environnementales (programmes d’agro-écologie etc).

La démarche s’appuie essentiellement sur une analyse historique fondée sur les archives, bibliométries et des entretiens auprès des personnes ressources animateurs ou concernés par ces politiques, sur l’analyse et l’accompagnement scientifique de plusieurs dispositifs de terrain choisis comme cas d’étude, enfin sur la co-animation d’un groupe de travail dédié aux SE-PSE à Madagascar.

Activités antérieures

Au sein du programme GEREM « Gestion des espaces ruraux et de l’environnement à Madagascar», j’avais entrepris avec un écologue et des géographes une recherche multiscalaire (parcelle, exploitation, terroir, région) concernant les systèmes d’activités, d’accès et d’usage des milieux en bordure d’un « corridor forestier » objet de nouvelles actions de conservation basées sur des approches communautaires et économiques. Il s’agissait de comprendre la situation issue des dynamiques récentes, et d’analyser l’impact des actions entreprises par différents acteurs. Le cadre d’analyse combinait pour différentes zones géographiques :

• la caractérisation des contraintes et atouts du milieu
  • physique (sols, risques érosifs, fertilité, climat et eaux, ressources végétales naturelles et cultivées, paysages)
  • social (modes d’accès aux ressources et foncier, offre technique et financière, contraintes réglementaires, filières clé),

•  la caractérisation des pratiques de production (forestières, élevage et culture, notamment la culture temporaire, systèmes de production) et des logiques qui gouvernent ces dernières (objectifs socio-économiques, perceptions, savoirs locaux).

•  Les conséquences des dynamiques locales et des actions (dynamique d’occupation des terres par télédétection, archives, enquêtes, modélisation, des changements d’état du milieu, et des résultats agronomiques et économiques).

Publications